Petit historique de l’école de Kerglaw…

La création des forges d’Hennebont :

En 1860, Henri et Émile Trottier, deux frères angevins, achètent à Kerglaw (Inzinzac-Lochrist – 56) 3 hectares de terrain bordant la rive droite du Blavet afin d’y installer une usine métallurgique.

La rivière apportera la force motrice nécessaire à faible coût et permettra (le Blavet étant canalisé depuis 1825)  d’acheminer par péniches le minerai de fer et le charbon débarqués à Lorient. Le charbon de bois nécessaire sera produit dans les forêts proches.

Le fer blanc produit dans l’usine servira à la fabrication de boîtes pour les usines de conserve de poisson qui se multiplient à cette époque en Bretagne.

L’usine passera de 250 ouvriers en 1861 à 3000 en 1938. En 1952, date de construction de la nouvelle école de Kerglaw, la population de l’usine s’élève à 1870 employés.

Les forges en 1871

L’école de Kerglaw :

En mai 1872 s’ouvre dans les forges d’Hennebont l’école libre de Kerglaw. Le propriétaire des forges participe activement à son organisation et à son financement. Il fait en sorte de la rendre obligatoire à ses ouvriers. Le salaire de l’enseignant est pris en charge par l’entreprise.

Trois ans plus tard, l’école compte 3 classes : une classe élémentaire de garçons (37 élèves), une classe élémentaire de filles (35 élèves) et une salle d’asile (nom donné à l’époque aux classes maternelles) avec 73 élèves.

Ecole patronale du maître des forges (1876 ?).

En 1882, la Société des cirages Français prend le contrôle des forges et propose de confier à la mairie les locaux scolaires de Kerglaw qui devient donc une école publique (sauf pour la classe maternelle qui restera « libre » jusqu’en 1920).

Les effectifs continuent de grimper et les locaux situés sur la place du quartier sont de moins en moins adaptés (toilettes à plus de 20m à l’extérieur des bâtiments et escalier dangereux pour accéder à la classe des filles).

En 1939, le conseil municipal ajourne un projet de construction d’un groupe scolaire décidé un an plus tôt.

En arrière plan, l’école publique de Kerglaw vers 1950.

En 1946, le conseil municipal décide de construire un nouveau groupe scolaire à la Montagne. Il doit comporter 3 classes de filles, 3 classes de garçons et 4 logements.

Les travaux de construction n’auront finalement lieu qu’entre 1952 et 1953 sous la direction d’un architecte hennebontais : Charles Perrin. Les bâtiments scolaires seront construits suivant les principes définis par Jean Prouvé (1901-1984) : une structure légère (toiture en plaques d’aluminium) reposant sur des poutres métalliques en tôle pliée. Le mobilier scolaire, dont une partie reste encore utilisée aujourd’hui, sera également issu des ateliers « Jean Prouvé » (par exemple le Pupitre scolaire biplace n°850, créé en 1946)…

Pupitre scolaire biplace n°850 (1952)
Pupitre scolaire biplace n°850 (1952)
En arrière plan (1957), un des bâtiments scolaires de type « Jean Prouvé »

Les portes d’accès s’ouvraient sur toute la hauteur du bâtiment et permettaient un éclairage maximal. Dans les locaux, le sol était en ciment peint. Les 3 classes pouvaient se transformer en une seule grande salle sur toute la longueur grâce aux cloisons mobiles qui les séparaient.

Le bâtiment « élémentaire » en 1967.
Les classes maternelles en 2002.

L’ouragan d’octobre 1987 ayant quelque peu mis à mal les portes, celles-ci furent remplacées.

En 2002-2003, un projet complet de réhabilitation de l’école a été réalisé avec la rénovation de l’ensemble des bâtiments et la création d’une salle de motricité et d’une salle atelier devenue depuis salle de classe… L’école publique de Kerglaw compte aujourd’hui 5 classes pour 110 élèves.

11/2016      Informations : E. Le Ruyet                           Sources diverses / Autre source : « La Forgerine a 100 ans », Yannick ROME, Liv’Éditions